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​Histoire de circonstances

Par Bernard Gröll

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Les grands parents de Bernadette mon épouse habitaient Modane en Maurienne. Ils avaient un beau livre sur la Savoie dont les textes et les illustrations nous enchantaient. A travers ses parents ce livre nous parvint et nous fûmes très heureux.

 

Il s’agit de ‘COSTUMES MŒURS ET LEGENDES DE SAVOIE’ d’ESTELLA CANZIANI, adapté de l’anglais par A. Van GENNEP en 1920.

 

Au salon du Livre de Régionalisme Alpin de Grenoble, en novembre 1998 je fus très surpris de trouver sur le stand d’un exposant britannique un livre ressemblant exactement au nôtre. Même format, même couleur, même ornementation de sa couverture, mais, curieusement, il était deux fois plus épais que le nôtre.

 

Nous demandons l’autorisation de le feuilleter et nous nous apercevons bien vite qu’il s’agit d’un exemplaire de l’édition anglaise originale du livre ‘COSTUMES TRADITIONS ET MŒURS DE SAVOIE’ d’ESTELLA CANZIANI de 1911. Ce livre était deux fois plus épais car il comportait non seulement un chapitre de plus, mais aussi un grand nombre de poèmes et de chansons avec leur musique. L’adaptation en français du livre en 1920 avait laissé de côté bien des informations contenues dans l’original anglais de 1911. Nous décidâmes donc, mon épouse et moi, d’acheter l’exemplaire exposé puis de le traduire pour pouvoir faire connaitre la véritable Estella Canziani à quelques amis amoureux passionnés de la Savoie comme nous le sommes et comme elle l’était aussi.

 

Estella Canziani se rattache au mouvement Arts and Crafts (contemporain des pré-raphaëlites) notamment par l’approche romantique qu’elle a du passé médiéval. Elle ajoute à cela ses propres notions d’esthétique et une curiosité ethnologique naturelle guide ses recherches pour trouver les sujets à observer pour les raconter ou les peindre. Sa peinture est faite de précision au point d’en être touchante de vérité et on peut en dire autant de sa façon de raconter les scènes auxquelles elle prend part. C’est pourquoi une traduction fidèle de son livre nous a paru intéressante par rapport à l’adaptation de 1920, assez réductrice et qui comporte de nombreuses omissions.

 

Estella Canziani ne dit-elle pas elle-même dans une des premières pages de son journal en parlant d’un des leaders des pré-raphaëlites : «j’admire Burne-Jones comme coloriste, mais pourquoi fait-il voir si souvent des choses qui n’existent pas et de ce fait ignore tant de ce qui est simple, sans affectation, beau et idéal, et par dessus tout ce qui existe réellement… S’en tenir fermement à la vérité, pas une vérité recherchée, pas ma vérité, mais la vérité naturelle.»

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